700 ans de l’Armagnac – 5e partie

L’Armagnac est un produit de région, mais aussi un produit de l’Histoire. Les accidents historiques ont fortement influencé son développement, en bien comme en mal. Au moment de son anniversaire, alors que le marché tâtonne, l’Armagnac aurait bien besoin d’un coup de pouce pour véritablement retrouver son panache d’antan.

Verre

Quand l’Etat n’aide pas
C’est l’alcool le plus taxé !
Pour une bouteille, il faut compter 43% d’impôts et taxes (droits de consommation, vignette sécurité sociale) auxquels s’ajoute la cotisation BNIA. Par ailleurs, loin de soutenir la spécificité armagnacaise, les institutions tendent vers l’uniformisation et le regroupement, via les coopératives et les négociants.
On sent ainsi le marché partagé entre le marketing de masse, sûrement inspiré par le grand frère Cognac, et les anciens procédés. Les petits producteurs ont du mal à suivre le rythme, voyant leur stock de vieilles eaux-de-vie comme un produit d’épargne. Besoin d’une nouvelle voiture ? Et hop, on vent une pièce (une pièce = un fût) !
Est-ce pour cela que l’Etat fait payer la part des anges aux retraités qui ont encore des stocks mais ne produisent plus de vins ?
Taxer l’évaporation…
Quelle qu’en soit la raison, on ne peut qu’être scandalisé par une taxe sur le processus naturel et noble du vieillissement d’une eau-de-vie ! Un petit producteur retraité ne peut pas payer des milliers d’euros de taxe sur l’évaporation. Le résultat est que des stocks d’eaux-de-vie sont vendus à la va-vite. Ceci nous privera sûrement, nous, consommateurs, de belles découvertes dans les 20 ans à venir.

Le combat continue
Sur environ 800 producteurs, 200 embouteillent leur eau-de-vie à la propriété (10% du marché). La plupart du temps, ils vendent moins de 500 bouteilles par an. Il s’agit donc plus d’un marché de petits producteurs que de marques.
Quelques unes justement essaient de s’implanter sur les plans nationaux et internationaux. Certaines empruntent le chemin commercial des cognacs de grande consommation, misant sur le développement par la quantité et des millésimes jeunes. Il existe d’ailleurs une petite polémique locale sur les millésimes. Quand certaines années, scientifiquement réputées rares, sont trop présentes chez le caviste, c’est que l’arnaque n’est pas loin… Le millésime 1945 en est un bel exemple.

A suivre…

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