L’invention du voyage : Louis Vuitton au Grand Palais
Avez-vous déjà voyagé avant Louis Vuitton ? Rien n’est moins sûr.
Voici l’exposition Louis Vuitton au Grand Palais, qui touche à sa fin, à voir d’urgence ou à explorer ici.
Cette exposition, une de plus autour du malletier, rappelle par certains aspects l’exposition Voyage en Capitale qui s’était tenue au Musée Carnavalet. Notamment pour ce focus sur les malles. Et sur le voyage, bien sûr. Elle met en scène le patrimoine de la Maison, un patrimoine extrêmement riche, de 1854 à aujourd’hui.
L’entrée pose le principe de l’exposition : ici, pas de fil conducteur chronologique. Héritage et actualité se mélangent d’emblée autour de thématiques qui rythment le voyage.
1e salle, 1e thématique : le bois.
Je retrouve avec émotion les outils et même l’odeur de l’atelier de mon grand-père.
C’est avec ce savoir-faire que démarre toute l’aventure.
Vient ensuite la salle des malles classiques. Une citation de Georges Vuitton, rapportée dans « Historiques de la Maison Louis Vuitton », vers 1895 permet de constater que les idées d’héritage, de patrimoine, de recherche de ce qui fera l’ADN de la Maison avaient déjà germé.
Puis l’invention du voyage.
En bateau. Sur les paquebots. Eloge de la lenteur. Et de la contemplation.
En auto. Avec ces pique-nique. Avec la naissance d’une idée de libération de la femme.
En avion. Avec toute l’audace des inventeurs de l’époque.
Et en train. Le charme de l’Orient-Express n’est pas loin…
Heures d’absence. L’écriture, la lecture. Les malles sont comme des boudoirs.
Les malles de curiosités
Les collaborations artistiques sont mises en avant. Avec des peintres, par exemple, comme Matisse.
Il y a aussi toutes les pièces collectionnées par la Maison, des pièces très anciennes, témoins de l’histoire.
La mode en beauté
Qu’elle soit masculine ou féminine.
Et enfin la musique.
Le long de ses thématiques, on retrouve également de petits clins d’œil, drôleries ou apports atypiques. Comme le registre des clés, qui égrène les numéros à l’infini.
Ou le cahier collection d’articles de presse autour des corps retrouvés dans des malles.
Ou encore de vieilles pièces publicitaires.
Originalité et modernité de l’exposition : l’application pour smartphone qui permet de prolonger la visite et amène le visiteur dans une dimension expérientielle.
Enfin, l’exposition se termine par une salle dédiée au savoir-faire vivant, avec notamment deux personnes expliquant leur métier relatif au travail du cuir. Tout ceci est mis en scène à la manière des Journées Particulières.
Il ressort de cette exposition une fièvre, une frénésie d’inventions, d’innovations, de tentatives audacieuses. On ressent la naissance de l’industrie, une nouvelle façon de voyager, de vivre.
Le patrimoine de la marque est rendu vivant, l’exposition en explore tous les recoins à l’envie. Il semble évident que la marque a su, comme avec ses malles, s’adapter aux changements des époques successives, aux demandes particulières, avec un souci du détail et du service. Peut-être sans le savoir, guidée par le souci de la sociologie avant même celui de la mode.
Avec ce soin apporté à chaque chose et ce marketing ultra-verrouillé, c’est une profonde réflexion sur la marque, qui ne lâche rien.
Photos : SB
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